mardi 28 décembre 2010

Nationale 3 : Une fin en soi ?

C'en est fait de la première phase du championnat de R1 Limousin, et c'est Panazol qui sera le porte drapeau du Ping Régional à l'échelle nationale.

Les banlieusards limougeauds succèdent donc à la valeureuse équipe de l'Alouette Limoges qui aura plutôt bien figuré, en dépit d'une dernière place et d'aucune victoire acquise.
Mais après tout, est-ce si surprenant lorsque l'on sait que jamais aucun club limousin n'est parvenu à se maintenir au niveau national ?

Les équipes leader de la région, qui à notre échelle nous paraissent être de vrai mastodontes, s'avèrent en N3 de frêles oisillons offerts en pâture à chaque équipe désireuse de se maintenir à ce niveau. Pour nos adversaires, la présence d'une formation limousine est, aussi cruel que cela paraisse, le gage d'une victoire assurée.
La faute à un écart de niveau conséquent, pour ne pas dire abyssal, qui sépare notre élite régionale du plus bas niveau national.

D'aucun diront dès lors qu'il suffit d'adjoindre une pré-nationale pour régler le problème ; mais penser cela, c'est ne pas mesurer ni la teneur, ni l'ampleur exacte de la problématique. Notre ligue est beaucoup plus faible qu'on ne veut bien l'admettre, et la meilleure équipe limousine aurait déjà bien du mal à se maintenir en Pré-nationale Auvergne. Il faut avoir et l'honnêteté et l'humilité de le reconnaître.

Le ping Limousin n'est pas sur une bonne pente, et l'illusion faite d'avoir une équipe nous représentant en N3, est particulièrement et ridiculement trompeuse. Car c'est bien là l'arbre qui cache une forêt de lacunes. Aucune de nos équipes ne peut sportivement, structurellement, économiquement et culturellement prétendre à une place à ce niveau de la hiérarchie. Cessons de nous voiler la face !

Le mal est profond, est doit être traité dès la racine. Pourquoi nos clubs n'existent-ils pas en N3 ?
Un premier constat :
  • Sur les 10 dernières années, ce sont souvent les mêmes joueurs, au grè de leurs mutations qui se sont succédés à ce niveau, ce qui tend à prouver que cette génération n'a jamais été supplantée.
  • Il semble dès lors exister une problématique post-formation : nous avons des jeunes de qualité, mais pas en grand nombre, et ceux-ci n'ont pu s'étalonner durant leur formation à un très haut niveau de jeu que de façon très ponctuelle. Pour ces enfants, à 14 ans, il est déjà trop tard.
  • Nous ne pouvons, sur la base de nos potentialités sportives, conserver dans nos frontières nos tous meilleurs jeunes éléments, qui nous semblent être des phénomènes à notre échelle, mais qui ne franchissent pas franchement le cap.
  • Nous n'attirons pas de joueurs de bon niveau d'autres ligues : cela semble mal perçu de recruter et de s'enrichir de l'expérience des autres, et nos carences structurelles semblent freiner d'éventuelles recrues.
  • Nous n'arrivons pas, médiatiquement parlant, à vendre notre produit : absence dans la presse, peu de relais d'informations sportives, utilisation encore embryonnaire de l'outil Internet et des réseaux sociaux.
  • Economiquement, nos clubs sont encore trop dépendants, culturellement et politiquement parlant, des subventions publiques, et ne s'astreignent que peu à la création de recettes par des ressources privées autres que l'événementiel. Nous avons dans notre région des villes (Limoges, Brive...) qui disposent d'un tissu économique qui peuvent permettre aux clubs de trouver de nouvelles ressources pour créer une dynamique économique autour de leur structure afin de se développer davantage.
L'excuse de la ruralité, de la pauvreté de notre région n'est pas une explication ni convaincante, ni satisfaisante aux problématiques énoncées, car il est possible de fédérer des projets de qualités, raisonnablement ambitieux si chacun est prêt à y travailler en toute et bonne intelligence.

Il est nécessaire de comprendre :
  • Que nous n'avons pas le niveau N3, qu'il ne sert à rien de s'ennorgueillir d'y parvenir même si cela est une expérience marquante.
  • Nous ouvrir à l'extérieur afin de profiter d'expériences et de compétences que nous ne trouvons pas nécessairement intra-muros.
  • Créer localement autour de nos clubs une atmosphère, une culture ping afin de créer une dynamique et fidéliser.
  • En finir avec les sempiternelles guerres de clocher qui handicapent plus qu'autre chose.
  • Se mettre d'accord sur un tronc commun en matière de développement et de politique sportive.
  • Travailler à la médiatisation et la communication autour de notre discipline.
  • Repenser l'économie et l'attractivité de nos clubs.
  • Mutualiser nos moyens et nos compétences en matière de formation et de post-formation de nos jeunes.
  • Travailler auprès des comités afin d'opérer un bon maillage du territoire, pour que chaque canton soit doté au minimum d'une structure fédérale.
  • Faire évoluer nos règlements afin que les meilleurs joueurs puissent jouer dans la plus haute division régionale.
  • Demander à ne plus monter en N3, mais demander un rattachement à une autre ligue pour que nos meilleurs clubs puissent tenter d'exister en Pré-nationale (Poitou-Charente - Auvergne), et jouer à un niveau plus en rapport avec notre potentiel actuel.
Voici ça et là quelques orientations, quelques unes des pistes à explorer pour redresser la pente, en comprenant bien qu'en matière sportive, bénévolat n'est pas forcément synonyme d'amateurisme, que nous avons les moyens de rendre un élan et une dynamique à notre ping régional, que la N3 si elle est un plafond bien trop haut pour nous, peut à terme, devenir un plancher pour nos élites.
Charge à nous d'entraîner la locomotive !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire